Rendez-vous aujourd'hui avec Thomas Henno. Alors que le club picard est en plein recrutement, le président des Gothiques tire le bilan de sa première année de mandat.
Glace Info : quel bilan tirez-vous de cette première année de présidence au vu de vos attentes ?
Thomas Henno : cette année a été une année de "prise en main", facilitée par le travail de transition effectué par et avec mon prédécesseur Patrick Letellier. C'est un "grand bateau", mais j'ai la chance d'avoir des entraîneurs très professionnels et l'aide de nombreux bénévoles très impliqués. C'est une expérience passionnante.
G. I. : depuis près de 10 ans, la politique du club a été de jouer avec peu d'étrangers. Cette saison, quatre joueurs canadiens ont été signés. De quelle façon leur apport a-t-il été bénéfique ?
T. H. : la nationalité canadienne n'est pas une fin en soi. Il se trouve qu'il y a au Canada, au Québec des joueurs talentueux, robustes, qui ont un esprit guerrier qu'elles que soient les circonstances. C'est l'un des éléments qu'ils ont apporté. Il serait faux de tout ramener aux étrangers. Il y a sur le territoire d'excellents joueurs français. Tous ne sont pas accessibles financièrement ou ne préfèrent pas changer de club. Nous recrutons là où il y a des joueurs qui ont l'instinct de buteur, très "pro" sur la glace et en dehors. C'est un élément auquel j'accorde beaucoup d'importance.
G. I. : quels objectifs aviez-vous fixé à Antoine Richer ?
T. H. : les objectifs étaient connus : une coupe et être dans les quatre premiers de la ligue Magnus. Comptablement, ce n'est pas atteint. Mais les joueurs avaient le potentiel pour grimper très haut. Les blessures nous ont empêchés de gagner certains matches décisifs, les pénalités aussi, mais c'est une autre histoire... Néanmoins, le challenge d'accueillir des joueurs d'ailleurs dans un effectif restreint imposé par un budget serré était ambitieux qu'Antoine a relevé avec beaucoup d'engagement et de travail.
G. I. : quel groupe souhaitez-vous former pour la rentrée ? Pour un jeu plus canadien, de contact plutôt que scandinave ou pays de l'Est plus technique et plus fluide ?
T. H. : pour gagner un match, il faut marquer plus de buts qu'en prendre. Notre groupe et nos entraînements resteront très orientés sur l'attaque et l'efficacité, notamment en jeu de puissance. L'entraîneur définira sa stratégie de jeu en fonction du groupe, mais restera fidèle à un jeu proche du filet adverse. Nous avons été la 2e attaque et la 4e défense de la ligue. Ce n'est donc pas incompatible. Techniquement oui, les meilleures équipes mondiales et du championnat sont celles qui ont le jeu le plus fin, le plus habile. Mais ce n'est pas incompatible non plus. C'est le job du coach et sa mise en oeuvre dépend des joueurs.
G. I. : qu'a-t-il manqué aux Gothiques pour battre Angers en quarts de finale des play-offs disputés en cinq matches ?
T. H. : Angers est une grande équipe, performante et sportivement dangereuse. Ses séries en play-offs le démontrent. Mais avec le recul, je suis sûr que nous les aurions battus en les recevant d'abord chez nous avec un effectif complet. Nous aurions joué Briançon avec la position de challenger dont il aurait fallu se méfier.
G. I. : les play-offs contre Angers ont été émaillés d'échanges très rudes de part et d'autre. Vous avez évoqué sur France 3 Picardie le problème de la lecture du jeu, différente selon les arbitres, en regrettant la tolérance zéro de la part de certains parce que, selon vous, le hockey doit conserver ce sens du contact et du brassage qui en fait la quintessence. De quelle façon envisagez-vous ce sport de brassage la saison prochaine, sachant qu'en NHL de plus en plus de joueurs et d'arbitres s'élèvent contre ces bagarres aux conséquences parfois très graves ?
T. H. : même les contacts les plus forts en Europe sont loin des bagarres de NHL. Par contre oui, j'ai demandé à Antoine un jeu de puissance physique. Il peut y avoir des contacts qui ne sont pas dangereux. C'est le sport le plus rapide du monde, cela induit des percussions de temps en temps. Concernant l'arbitrage, oui, cela manque de constance. Les règles sont écrites, mais il arrive que leur lecture soit selon l'appréciation de l'arbitre. La même action va être sanctionnée ici, autorisée là-bas ici. Le problème reste qu'un jeu "aseptisé" ne prépare pas les joueurs à évoluer dans d'autres championnats étrangers.
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