lundi 9 mars 2009

Shawn Allard : "Au début, personne nous a pris au sérieux !"

Après les Pingouins de Morzine, sortis vendredi par Briançon, Glacenews s'arrête à Epinal, stoppé le même soir par Rouen. L'occasion pour son entraîneur, Shawn Allard, de revenir sur le parcours des Dauphins en play-offs et d'évoquer le futur.

Glace Info : entre Epinal et Rouen, ce fut "Je t'aime, moi non plus" tout au long de la saison. Comment avez-vous abordé ces quarts de finale face au champion de France que vous avez battu à deux reprises cette année ?

Shawn Allard : on savait que Rouen était une grosse équipe avec beaucoup de profondeur, avec des joueurs comme Doucet, Desrosiers très dangereux, avec une défense qui tourne à cinq, mais cinq gars expérimentés, difficiles à passer. Rouen fait partie des trois équipes les plus dangereuses du championnat.

G. I. : qu'est-ce qui a fait penché, cette fois-ci, la balance en faveur des Normands ?

S. A. : lors des deux matches à l'extérieur, on a bien joué, mais il nous a manqué la discipline. Quand vous prenez 15 punitions à 2 minutes, il faut forcer l'adversaire à en prendre encore plus que vous ! Et ça, on n'a pas été capable de le faire. Il fallait aussi contrôler le power play. Celui de Rouen a marqué cinq buts, le nôtre : deux. On n'a pas été capable de le rendre efficace.

G. I. : Rouen a monté d'un cran son niveau lors du 2e match. On a eu l'impression qu'Epinal était arrivé au bout de ses limites...

S. A. : On n'a pas pu monter en intensité, c'est vrai. Rouen est très dur sur les duels qu'elle gagne presque à chaque fois. Pour cette série, le travail était là, mais l'équipe est encore très jeune et Chamonix nous a poussés. Cette série est un bel apprentissage pour l'équipe qui doit encore gagner en intensité pour remporter ces play-offs. L'espoir était là pour le 2e match car les trois buts de la veille (mardi 3 mars : 6-3) ont été marqués à 5 contre 5. Mais dans le 2e match, on n'a pas su inscrire les bons buts au bon moment.

G. I. : gagner à Epinal, c'est toujours difficile. Quel regard portez-vous sur le 3e et dernier match de la série sur votre grande glace ?

S. A. : c'était le plus équilibré. On fait une erreur défensive sur le 1er but. C'était de mon point de vue vraiment un beau match. Pour moi, Sopko a fait la différence, les shoots étaient équilibrés. Je retiendrai aussi l'aspect physique de la série. Nous n'avons pas été capables d'élever notre niveau physique et dans les play-offs, on a eu moins de place que durant la saison pour construire notre jeu. On est une équipe rapide, technique. Quand je parle de physique, je ne parle pas que des mises en échec. Je parle de gagner des duels en zone offensive, en défensive, en mise en jeu. Rouen est aussi très dangereuse autour du filet, devant le filet et produit beaucoup de jeu au filet. Les Rouennais font ça tellement bien que je passe et repasse les vidéos à mes joueurs pour le leur montrer !

G. I. : Epinal n'a jamais connu une telle saison en Magnus. Vous avez battu Briançon et Rouen, secoué Grenoble en prolongation. Qu'en retenez-vous ?
S. A. : si vous n'êtes pas champion de France, vous n'êtes jamais satisfait de votre saison. Mais regardons les aspects positifs. Dès le départ, on visait la 6e place. Personne - la presse, les autres clubs - nous a pris au sérieux ! Le but a été atteint et cette équipe, vous avez raison, est 6e de ligue Magnus pour la première fois de son histoire ! On voulait faire de meilleurs parcours en coupes. Encore une fois, on a affronté Rouen (rires) en coupe de la Ligue. On menait de deux buts, mais Rouen a joué comme elle aime jouer en play-offs. On a fait un meilleur parcours en coupe de France. Les minima ont tous été réussis. On a encore beaucoup de travail à faire...

G. I. : vous parlez de travail encore à fournir. Quel est l'avenir de cette équipe ?

S. A. : on est en stand by pour le moment. Le président n'a pas encore pris de décision. La seule certitude, c'est que nous aurons moins d'argent la prochaine saison. Moi, je suis intéressé pour rester. On m'a appelé de France, mais aussi de l'étranger, ce ne sont encore que des contacts. Mon esprit rêveur me pousse à être optimiste quand on voit ce que Briançon et Angers sont devenus en quelques années. Epinal est une ville de hockey, il y a des choses à faire, des solutions à mettre en place. Ce serait bien pour la ville et la ligue de conserver le même niveau pour le club. Tout dépendra de la vision sportive de notre président...

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