mardi 10 mars 2009

Daniel Bourdages : "J'ai retrouvé la passion de coacher"

Après Morzine et Epinal, Glacenews reste dans l'Est, à Strasbourg. L'entraîneur de l'Etoile noire, Daniel Bourdages, confie son optimisme pour la prochaine saison et fait un point sur les quarts de finale face aux Brûleurs de Loups.

Glace Info : à peine trois saisons en ligue Magnus et voilà Strasbourg déjà à la 7e place du classement (12e les deux premières saisons). Epinal finit au 6e rang. C'est la revanche des clubs de l'Est ?

Daniel Bourdages : oui, si l'on veut... (rires). A Epinal, Shawn (Allard) a amené à son équipe cette hargne de gagner. Il a fait un énorme boulot ! Chez nous, Vladimir Hiadlovsky y est pour beaucoup, surtout en début de championnat. Mes recrues canadiennes ont été énormes et je ne parle pas sur la glace. Leur apport dans le vestiaire a été crucial. Ils ont dit clairement dès le début qu'ils n'étaient pas venus là pour perdre, mais pour gagner ! Dans le 3e match chez nous contre Grenoble, Cayer "hurlait" qu'il allait marquer 3 buts. Il avait exigé de tout le monde de l'enthousiasme. C'est un gagneur féroce. Le vestiaire, c'est son royaume. Riendeau, c'est le magicien, le petit génie qu'il faut parfois brider, mais qu'il faut aussi savoir lâcher. Elie Marcos, lui, s'est senti rajeunir. Là où j'ai eu le plus peur cette année, c'est quand on a connu cinq défaites. Malgré les différentes nationalités où chacun se réfugie quand une équipe perd, le groupe est resté soudé.

La 12e place de la saison dernière nous donnait de la marge cette année pour progresser. On est très content de cette 7e place. Les coupes ont été l'occasion pour nous de faire tourner l'effectif, de responsabiliser les juniors. Si nous étions arrivés en quarts ou en demi, alors on aurait changé de jeu ! Pour moi, les coupes servent à une mise en jambes de l'équipe. D'ailleurs, Shawn Allard que l'on a retrouvé en coupe et qui nous battait avec de gros scores, ne comprenait plus rien quand on se recroisait en ligue régulière et que nous battions à notre tour Epinal (rires) ! Malgré ces gros scores, il ne nous a jamais méprisés. On se respecte beaucoup.

G. I. : comment voyez-vous l'avenir de Strasbourg ?

D. B. : ça va très bien ! On repart avec le même budget, sur les mêmes bases. Ce groupe-là m'a fait vraiment rajeunir. Il y a deux ans, j'étais à deux doigts de raccrocher. Cette saison, je n'ai fait que du hockey, de l'évolution. J'ai retrouvé la passion de coacher ! Maintenant, il nous faut un autre défenseur offensif et un petit plus de poids, ça ne nuirait pas à notre équipe.

G. I. : malgré cela, Grenoble a bouclé ses quarts de finale en quatre matches contre vous. Quel regard portez-vous sur ces quatre rencontres ?

D. B. : on savait qu'on n'était pas favori, mais que notre jeu face à Grenoble se portait bien et qu'on avait un coup à jouer. On était très bien physiquement. Grenoble ne pensait pas qu'on pourrait gagner un match. Je pense qu'ils ont beaucoup d'argent, mais qu'ils ont un défaut : ils prennent les gens de haut. Sur le 1er match, je ne leur enlève rien. J'aurais simplement voulu un poids une mesure.

G. I. : qu'entendez-vous par "un poids une mesure" ?


D. B. :
J'aurais simplement voulu un poids une mesure par rapport à l'attitude des joueurs. Je pense aux pénalités, à un coup de coude assassin sur Riendeau, par exemple, que M. Colleoni ne siffle pas et au but qu'il nous refuse.

G. I. : un but vous a également été refusé lors du 2e match de la série dont le score a été plus resserré que la veille (3-2 / 5-1). Quelle en est l'explication ?

D. B. : on a fait une bonne séquence et on perd le match. Encore une fois, on a un but refusé, du fait que mon joueur qui tire est poussé sur Fehri par un joueur de Grenoble. Il ne plonge pas volontairement sur lui ! On le voit très bien sur la vidéo que j'ai envoyée au superviseur. Et puis après, à 4 minutes de la fin du match, Pelletier prend la crosse de Wallin en pleine figure. Il y a du sang sur la glace. Les trois arbitres appellent la surfaceuse pour enlever le sang. Je demande : "D'où vient-il ce sang ?". On me répond que personne - les arbitres - n'a rien vu... Si le geste est involontaire, le joueur doit prendre 2' + 2'. S'il est volontaire, il doit prendre 5' +
20'. Juste après, Lehtisalo prend un gros cinglage. Là encore, rien...

G. I. : vendredi, vous gagnez le 3e match sur votre glace en prolongation (4-3). Dans quelles conditions aborde-t-on le 4e match ?

D. B. : j'ai dit à la fin du 2e match à Grenoble qu'on allait gagner le 3e chez nous et en plaisantant, que ça laisserait le temps à l'équipe pour visiter samedi la cathédrale et notre belle ville. La plaisanterie n'a pas été appréciée. A la fin du 4e match, les joueurs entre eux sur la glace se sont serré la main. Moi, à la place de la poignée de main, on m'a donné un paquet de mouchoirs en papier... On a gagné notre 3e match. On pensait qu'on pourrait encore faire quelque chose. Le score (6-2) ne reflète pas du tout la réalité de la rencontre. Ce n'était pas un joli match d'un côté comme de l'autre. On a donné les quatre premiers buts à Grenoble sur des erreurs.

G. I. : l'équipe disputait ses premiers quarts de finale depuis son accession en Elite en 2006. Quelle expérience en a-t-elle retiré ?

D. B. : grâce à ces play-offs, les jeunes ont progressé. Moi, j'ai aimé décortiquer le jeu, ne faire que de la stratégie. C'était un vrai plaisir !

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