lundi 27 avril 2009

Philippe Bozon : "La France peut gagner l'Allemagne"

Présent à Berne en tant que consultant sportif pour la chaîne câblée Sport +, l'ancien attaquant-phare de l'équipe de France, premier joueur hexagonal à avoir évolué en NHL, aux Blues de Saint-Louis, confie ses premières impressions sur le début des Mondiaux des Tricolores et de l'équipe helvète qu'il connaît sur le bout des doigts.

Guillemette Flamein : qu'est-ce qui vous a frappé jusqu'à présent dans les matches de la Suisse contre la France d'abord, puis contre l'Allemagne ?

Philippe Bozon : pour l'instant, on n'a pas encore vu la vraie équipe de Suisse. Elle n'a pas bien pris conscience de l'ampleur de jouer les Mondiaux à la maison. Elle le dit elle-même, elle subit la pression de jouer à domicile et découvre à quel point cela peut être difficile à gérer. Même contre l'Allemagne, même s'il y a eu de l'amélioration, on n'a retrouvé la vraie équipe que par moment. Je pense que le match de demain contre la Russie va les libérer. Ils ne sont pas favoris et n'ont rien à perdre.

G. F. qu'est-ce qui fait la force, aujourd'hui, de la Suisse ?

P. B. : c'est une équipe qui a pu avoir de gros résultats contre de grandes nations car elle base son système de jeu sur une organisation défensive. Contre les Russes, ils seront dans le scénario qu'ils aiment le mieux : défendre puis risposter en contre. Si elle joue comme ça, elle peut être dangereuse.

G. F. : passons à l'équipe de France que vous avez également vu débuter. Quel est votre sentiment après les deux premiers matches plutôt bien négociés par les Bleus ?

P. B. : on avait tous des craintes pour l'équipe de France au vu du stage de préparation et des blessés. C'est une bonne surprise ! Elle ne s'est pas posée de questions face aux Suisses. Il a manqué simplement d'un peu de concrétisation. Et des occasions, on n'en a pas 10 millions... Si onavait pu marquer ce but contre la Suisse, tout aurait été très différent. Sur l'état d'esprit de l'équipe, sa motivation, il n'y a rien à dire. Contre les Russes, c'est dommage, ils ont joué un premier tiers trop passif. Mais offensivement, on a vu de bonnes choses. Les jeunes, hier soir, et depuis le début du tournoi, sont en train de montrer de très bonnes capacités.

G. F. : comment envisagez-vous la rencontre contre l'Allemagne demain ?

P. B. : on rentre maintenant pour l'équipe de France dans des matches qu'elle peut gagner. L'Allemagne est une équipe très forte et lourde physiquement. Mais il n'y a pas à réfléchir et à se poser de questions, la France peut gagner l'Allemagne.

G. F. : vous évoquiez les jeunes de l'équipe de France qui vous ont frappé depuis le début du tournoi. Comment les voyez-vous évoluer au sein des Bleus ?

P. B. : je ne les connaissais presque pas. Je les ai surtout découvert aux Mondiaux à Québec, l'an dernier. Il y en a qui sont en train de grandir, de passer un cap comme Bellemare et Hecquefeuille. Et puis, il y a Da Costa qui a un très fort potentiel. Tous ceux qui savent reconnaître le talent l'auront tout de suite vu. S'il a la mentalité de quelqu'un qui veut progresser
et travailler, il ira loin.

G. F. : quels sont vos premiers pronostics pour ces Mondiaux, même si l'on est encore très tôt dans la compétition ?

P. B. : les Russes avec Ovechkin, ce n'est plus la même équipe. La Suède, pareil. Avec ses renforts NHL, elle n'aura rien à voir avec ce qu'on a vu jusque-là. Sans renfort de NHL, ces deux équipes-là auront des problèmes pour jouer les médailles et les premières places. Aujourd'hui, il manque des élements du puzzle qu'on n'a pas encore. Pour moi, le Canada me semble l'équipe la plus homogène telle qu'elle se présente.

G. F. : sortons du cadre des Mondiaux pour évoquer votre avenir professionnel. Où en sont vos projets ?

P. B. : J'arrête d'entraîner les jeunes au Servette Genève parce que je ressens une certaine lassistude au bout de nombreuses années. Et, n'importe quel éducateur sportif vous le dira, ce n'est vraiment pas facile d'être avec les jeunes, aujourd'hui, pour différentes raisons, mais ce n'est pas le propos. Il faut garder une certaine motivation et une certaine fraîcheur dans son travail si l'on veut bien le faire et je ne l'ai plus. Mon souhait est de travailler avec les professionnels et donc, de voir si un poste pourrait se libérer et me convenir dans ce domaine. Je n'ai aucune limite, Europe, Amérique du Nord. Je veux juste franchir le cap au-dessus.

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2 commentaires:

  1. Croire que la Russie soit tributaire de ses joueurs NHL pour obtenir un résultat me parait traduire une profonde méconnaissance du hockey russe...

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  2. La Russie en finale!!!
    Sans Ovechkin au fait...

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