Malgré un score à la hauteur de l'adversaire qu'elle affrontait - la Russie, championne du monde en titre - (7 à 2), la France a livré un match tout en finesse, en combativité et en agressivité. Une belle montée en puissance avant la rencontre avec l'Allemagne, mardi soir.
Une arène quasiment pleine avec 10 500 spectateurs, un parterre très fourni de supporters russes aux drapeaux gigantesques déployés au moindre arrêt de jeu, une poignée de fans français entonnant courageusement un lancinant "Allez les Bleus" quand les Russes se taisaient, (c'est-à-dire... rarement), un Ilya Kovalchuk, star des Atlanta Trashers et icône de tout un peuple, ovationné comme un dieu lors de son apparition sur les écrans géants... De quoi réfrigérer l'équipe qui se présentait, ce soir, à Berne, face à l'actuel tsar incontesté du hockey mondial. Et pourtant, cela n'a pas fait peur au coq français.
Dos au mur, les Tricolores savaient depuis longtemps qu'ils joueraient contre la Russie. Alors, que faire ? Le dos rond en attendant que ça passe ou bien tenter crânement sa chance en disant à la barbe des maîtres du monde : "Même pas peur !" ? Dave Henderson a opté pour la 2e solution, sachant pertinnement que les Russes et les Bleus ne courraient pas ce soir après le même lièvre. Les hommes du coach Bykov détrônaient même les Suédois de leur but le plus rapide. En effet, à 1'23, un slap assassin de Radulov clouait un Ferhi pétrifié par l'enjeu (1-0). Trop vite pour Roussel dépassé qui laissait filer l'attaquant russe. Un peu sécouée, la France reprenait vite ses esprits et Meunier défiait seul Emerenko qui fermait judicieusement sa cage (3'). Agressifs, rapides, collectifs et concentrés, les Bleus s'enhardissaient une fois de plus sur la steppe russe avec un Luc Tardif étourdissant, auteur d'un lob qui oblige Emerenko à sauter comme un cabri pour stopper le palet dans sa course (4'24). Méconnaissables par rapport au premier match contre la Suisse, les Tricolores totalement décomplexés jouent libérés de toute pression et attaquent le géant russe.
Géant qui, malgré tout, ne se laisse pas marcher sur les pieds. Pénalité sur Raux et Zaripov balance un tir à moitié retourné assez vicelard sur un Ferhi trop lent (7'06). La machine à buts est enclenchée, les Russes déployant leur art et leur technique avec Radulov (entre le poteau et la jambe de Ferhi) puis Perezhogin qui joue à cache-cache avec Ferhi et le palet. Trois buts en 55 secondes... et 4 buts à rien en 8 minutes de jeu... Un vrai cauchemar qui pousse Dave Henderson à demander un temps mort. L'arrêt est salutaire et stoppe l'hémorragie. Sur une belle percée de Bellemare plein centre, Da Costa récupère en arrière et passe à Hecquefeuille, alors en retrait et décalé sur la droite du portier. Le missile part plein pot, dans une cage grande ouverte (10'25 4-1). La réplique aussitôt est cinglante. Pénalité sur Quessandier et boum ! Terenschenko profite du rebond lâché par le portier grenoblois pour inscrire le 5e but russe (15'). Hecquefeuille slapera encore plein centre sur Emerenko, puis 30 secondes plus tard, Yorick Treille fait parler son physique et contourne tout en puissance la cage d'Emerenko, qui bloque au tout dernier moment le côté gauche de la cage.
En début de 2e tiers temps, La France continue sa longue en marche en avant à 5 contre 4. Les tirs sont nourris, mais ne rentrent pas. Même en supériorité, les Bleus ont du mal à garder le palet plus de quelques secondes et à leur tour, sont pénalisés sur Manavian. Tereschenko y va de son 2e but de la soirée, le 6e pour les Rouges (6-1 27'13). Ferhi résiste de mieux en mieux aux coups de boutoir slaves et les Tricolores se concentrent sur la défense. Et ça paie ! Morozov et Zinoviev se heurtent à deux reprises au goal français. Deux minutes avant la fin du 2e tiers, Rozenthal comme un fou transperce les lignes arrières russes et passe à Gras, bien décalé. Emerenko sauve le tsar d'un 2e but français qui arrive dans la crosse d'un impressionnant Tardif. Le futur attaquant rouennais place toute sa puissance dans un slap en diagonale lancé de la bleue à droite du Russe (39'31 6-2).
Bien que dominés, les Bleus offrent un visage combatif et offensif, bien loin de celui qu'elle a montré face aux Suisses vendredi, et qui surprend plus d'un spectateur, agréablement étonné de ce que le "petit adversaire" gêne de cette façon le tsar mondial. Les Français s'emparent du 3e tiers avec un tir de Raux puis de Fleury sauvés in extremis par Emerenko. Mais les Russes continuent la promenade et Kovalchuk marque son 1er but de la soirée en reprise de volée à toute vitesse sur un Ferhi qui tarde à écarter les jambes (49'20 7-2). La vedette des Atlanta Trashers est littéralement acclamé par une foule idolâtre. Les Bleus terminent la partie avec un gardien opiniâtre et en bien meilleur forme qu'au début qui se défait avec succès et beaucoup de brio aux assauts de Zinoviev, Kovalchuk et Terenschenko. Dans les 2 dernières secondes, Meunier, "vedette française" aux yeux des Suisses, déboule en trombe dans l'arrière-train russe et il ne manque qu'une poignée de centimètres à Bellemare pour inscire un 3e but historique contre le champion du monde en titre...
Alors que la Russie se détache nettement du groupe B, la France a réalisé une belle performance face au champion du monde en titre. Un très bon match test qui confirme la montée en puissance des Bleus qui affronteront, mardi, une équipe extrêmement physique : l'Allemagne.
Russie-France : 7-2 (5-1, 1-1, 1-0)
Buts Russie : 1'23 Radulov (ass. Gorovikov), 7'06 Zaripov en sup. (ass.Gorovikov), 7'20 Radulov (ass. Zinoviev), 8'01 Perezhogin ass. Kuryanov), 15' Tereschenko en sup (ass. Atyushov), 27'23 Tereschenko en sup. (ass. Morozov), 49'20 Kovalchuk (ass. Perezhogin)
Buts France : 10'25 Hecquefeuille (ass. Da Costa), 39'31 Tardif
Meilleurs joueurs pour la Russie : Ilya Kovalchuk et Kevin Hecquefeuille, pour la France
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