vendredi 16 octobre 2009

Sécurité intérieure

Depuis la reprise des saisons de football en France et du hockey sur glace en Suisse, une vingtaine d'incidents ont été recensés dans les stades ou aux alentours. Obligeant, dans l'Hexagone, le gouvernement à présenter un plan anti-violence d'urgence. Heureusement épargné par ces dérapages, le hockey sur glace français reste, avec le rugby, l'un des sports collectifs les plus familiaux et conviviaux. Quelles sanctions appliqueraient les instances fédérales en cas d'incidents ? C'est ce qu'a voulu savoir Glacenews en interviewant Eric Ropert, directeur général de la FFHG.

Fumigènes à Grenoble, pétards à Nice, bombes agricoles à Montpellier, 15 incidents ont été recensés dans le milieu du football depuis le début de la saison. Une augmentation de la tension faisant sortir Robin Leproux, président du directoire du PSG à sortir de sa réserve pour réclamer des Etats généraux de la sécurité dans les stades. En Suisse, le 13 septembre, de violents affrontements ont opposé supporters de Genève à ceux de Bienne, en marge de la patinoire. Le 13 octobre, toujours en Suisse, un jeune Zurichois de 17 ans a allumé des fumigènes à l'intérieur de la patinoire de Zoug, interrompant définitivement le match Zoug-Zurich. A Rouen, pendant la finale de la coupe Continentale en janvier dernier, une poignée de supporters de Bolzano avaient également éclairé la glace de fumigènes rouges. Comment gérer des minorités violentes ? Quelles responsabilités incombent aux clubs ? Quel rôle peut jouer la fédération ?

Guillemette Flamein : en cas d'incidents et de violence dans les patinoires, dans quelle mesure la fédération peut-elle intervenir, si l'on compare avec la Ligue de football professionnel ?

Eric Ropert : les obligations qui sont faites aux clubs sont celles de la loi française. Les clubs doivent assurer la sécurité des spectateurs et des participants lors d'une manifestation sportive. L'organisateur doit mettre en place un système de sécurité afin d'éviter tout affrontement et de pourvoir également à la sécurité des joueurs et du public d'un point de vue médical. Heureusement, le hockey sur glace est encore épargné par la violence. Au cours de ces dix derniers années, dans le cadre des Mondiaux, qui attirent des milliers de supporters du monde entier, je n'ai jamais constaté ni entendu parler d'incidents entre les supporters, les arbitres, les équipes.

G. F. : en France, chaque club met en place son propre système de sécurité. Il n'y a pas de réglementation commune à tous ?

E. R. : en effet, il revient aux clubs de s'assurer qu'il n'y ait pas d'objets dangereux qui rentrent à l'intérieur de l'enceinte. Il en va de leur responsabilité. Toutes ces dispositions sont décrites sous forme de fiches claires et précises sur le site de la fédération dans la rubrique de présentation de la fédération, chapitre "Infos clubs/licenciés". Nous avons entamé un travail vaste et important avec un consultant extérieur. Cette réflexion sur l'organisation de la sécurité, sur les contrôles d'accès aux patinoires, en fera partie.

G. F. : si des incidents graves venaient à se produire, quelles sanctions pourrait appliquer concrètement la fédération ?

E. R. : il y a tout d'abord un aspect légal, qui reprend les dispositions énoncées par la loi française. D''autre part, il y a en effet un aspect réglementaire. S'il y avait des débordements par exemple, la fédération pourrait sanctionner un club par une suspension ou l'organisation de matches à huis clos. Si un club a des problèmes avec des supporters incontrôlables, violents ou qui se comportent de façon anti-sportive avec l'équipe ou les supporters adverses, il doit d'abord faire appel à la police. Ensuite, dans ces deux cas, la fédération n'intervient que si elle est saisie par le club ou les supporters adverses. Là encore, c'est une réflexion qui va être menée et approfondie pour faire partie du futur cahier des charge de la ligue Magnus.

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