Une glace avec... Gary Lévèque

Le défenseur international briançonnais Gary Lévèque donne son point de vue sur l'évolution et la santé de son club. Glacenews vous propose, chaque mercredi, d'aller à la rencontre d'un joueur ou d'un entraîneur de ligue Magnus. En raison du tournoi de l'équipe de France en Belarus et de la reprise du championnat le 14 novembre, Glacenews vous donne rendez-vous pour une nouvelle glace mercredi 18 novembre.

Guillemette Flamein : vous êtes arrivé au club en 2002, à 21 ans. Vous êtes le joueur le plus "ancien" des Diables rouges. Comment avez-vous vu évoluer le club ?

Gary Lévèque : je suis en effet le plus "ancien". Quand je suis arrivé, Briançon n'était pas professionnel du tout. Mais le club a réussi à avoir des financements pour évoluer. Luciano Basile est arrivé en même temps que moi et grâce à son bon carnet d'adresses, a su construire à chaque saison des équipes qui, progressivement, sont devenues de plus en plus compétitives. Il a su imposer un sytstème de jeu qui est l'une des qualités de Briançon, à savoir que c'est une équipe qui est forte défensivement. Luciano Basile sait en plus toujours choisir de bons gardiens, des joueurs d'expérience et des défenseurs qui se complètent les uns les autres.

G. F. : vous dites que les défenseurs se complètent les uns les autres. Quelles sont vos forces ?

G. L. : j'apporte un peu de physique, je pense être un appui plus offensif. J'ai pris pas mal d'expérience ces dernières saisons en jouant avec des garçons comme François Groleau et Viktor
Szelig.

G. F. : très vite après votre arrivée, vous êtes devenu assistant-capitaine, en 2004 aux côtés d'Eric Blais, en 2005, aux côtés de Jean-François Jodoin, en 2007 aux côtés d'Edo Terglav, tout comme cette saison. Qu'avez-vous tiré de cette expérience ?

G. L. : je ne l'étais pas la saison passée, mais Luciano Basile a estimé que j'avais fait un bon mois d'août, que j'avais bien travaillé à l'entraînement. C'est ainsi que je me suis retrouvé assistant avec aussi Stéphane Gervais, aux côtés d'Edo Terglav cette saison. Cela m'a appris à montrer l'exemple à chaque entraînement, à chaque match, à être toujours positif, à encourager mes coéquipiers quoi qu'il arrive, à parler aussi un peu plus dans les vestiaires. En cela, ça force ma nature car je ne suis pas du genre à prendre la parole facilement (rires). Mais avec l'âge, je prends un peu plus d'assurance.

G. F. : c'est votre 8e saison avec Briançon. Qu'est-ce qui vous motive pour repartir avec les Diables rouges chaque année ?

G. L. : j'adore la ville ! Je ne suis pas trop dépaysé par rapport à chez moi (Saint-Pierre-et-Miquelon) car ce n'est pas une grosse ville. Les gens sont proches de nous. Chaque saison, nous avons une équipe compétitive. J'ai vraiment envie de gagner un titre avec Briançon !

G. F : parlons justement de ce titre. Vous avez presque vécu toutes les finales... sans titre au bout. Qu'est-ce-qui coince selon vous ?

G. L. : peut-être appréhendons-nous trop les choses. Nous nous mettons trop de pression et nous nous refermons sur nous-mêmes. Je pense qu'on a une peur de gagner qui nous fait perdre nos moyens. Nous devons avoir davantage confiance en nous-mêmes.

G. F. : parallèlement à votre carrière à Briançon, vous avez également participé aux Mondiaux de Berne avec l'équipe de France. Pour une première sélection, c'est un vrai coup de chance...

G. L. : je n'y croyais pas ! Ce sont des amis qui m'ont dit que j'étais sur la liste des remplaçants. Pierre Pousse m'a appelé lors du rassemblement à Grenoble. J'ai failli ne pas y aller car j'étais en vacances depuis deux semaines et je ne m'étais pas entraîné. Il m'a dit que ce n'était pas grave, qu'ils auraient besoin de moi pour la 2e phase des Mondiaux.

G. F. : comment avez-vous vécu cette expérience ?

G. L. : je connaissais déjà 3 joueurs au sein de l'équipe de France : Damien Raux, Julien Desrosiers qui a joué à Briançon et Jonathan Zwikel que je connais de Reims. Les autres sont venus vers moi, ont cherché à me connaître. La 1re phase n'a pas été évidente car les discussions tournaient autour des matches auxquels je ne participais pas. Mais après, ça s'est très bien passé.

G. F. : que retenez-vous de vos premiers Mondiaux ?

G. L. : c'est impressionnant au début car ça va à une vitesse ! J'aimerais bien y retourner et pouvoir jouer encore contre des joueurs de NHL ! Je vais continuer à travailler fort avec mon club et profiter à fond des exercices hors glace que nous prépare Stéphane Gervais qui est aussi préparateur physique. Cela nous fait à tous beaucoup de bien.

G. F : depuis le début du championnat, Briançon répond présent, comme toujours. Comment sentez-vous le groupe cette saison ?

G. L. : on a une équipe composée de beaucoup plus de jeunes. Tout le monde a envie de travailler. C'est un groupe assez rapide, fort défensivement dans lequel il y a vraiment une bonne entente et qui a une envie forte de gagner un titre !

G. F : à 28 ans, comment voyez-vous votre avenir ?

G. L. : j'aimerais gagner un titre avec Briançon, refaire les championnats du monde. Je pense finir ma carrière en France. On dit qu'à 26-27 ans, un défenseur a atteint sa maturité de jeu. Alors, j'espère qu'il me reste encore quelques belles années devant moi (rires)...

GARY LEVEQUE... RAPIDO

un rituel pré ou post-match ? : non, pas spécialement

meilleur souvenir ? : la Coupe de Terre-Neuve lors de ma dernière saison Midget avec tous mes amis de Saint-Pierre

pire souvenir ? : toutes les finales perdues avec Briançon (rires)

principale qualité ? : mon jeu défensif

principal défaut ? : je n'ai pas de mains (rires)

une ligne de conduite ? : rester soi-même, se respecter soi-même, pas se prendre au sérieux de temps en temps... c'est déjà pas mal, non ?

une idole ? : Mario Lemieux

le hockey pour vous, c'est... : tout pour moi !

une passion ? : rien de particulier

vous écoutez quoi comme musique ? : de tout

dans le car, en déplacement, vous faites... : je mate des films, j'écoute de la musique et je dors

le 25 ? : parce que je suis né le 25 août. Je voulais le n°5 car mon père, qui était défenseur aussi, jouait avec ce numéro. Mais il était déjà pris.

si vous n'aviez pas été hockeyeur... : j'aurais exercé une activité dans le bois, dans la menuiserie.

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