Une glace avec... Guillaume Chassard

Actuellement 6e du classement à 2 points de Gap (4e), Epinal peut compter sur son capitaine Guillaume Chassard. A 32 ans, "l'enfant du pays" fait le point sur la belle saison des Dauphins et sur son parcours.

Guillemette Flamein : vous êtes la "mémoire" d'Epinal en termes de nombre de saisons passées au club, que vous avez intégré en 1995. Qu'avez-vous vécu avec les Dauphins ces 15 dernières années ?

Guillaume Chassard : j'ai pu voir pas mal de choses, des saisons plus ou moins difficiles. Cette saison est la plus belle que nous ayons vécue ces dernières années. Cela est dû au fait que le club est beaucoup plus structuré qu'avant. Si nous n'avions pas eu ce coup d'arrêt avec le problème de la patinoire, nous aurions pu aller encore plus loin. Ce problème a mis en stand by quelques projets d'évolution du club, mais nous aurons à terme un bel outil de travail.

G. F. : à quoi est dû l'essor d'Epinal ces dernières années ?

G. C. : il n'est pas d'ordre financier car nous avons un budget assez bas. Je pense qu'il est plus lié au recrutement avec la venue de joueurs étrangers de bon niveau tels Plch, Petrak. L'équipe n'a jamais été trop chamboulée ces dernières années. Le noyau dur reste identique chaque année car les joueurs se sentent bien ici.

G. F. : Epinal pointe à la 6e place de la ligue Magnus, à 2 points de Gap, l'actuel 4e. Comment expliquez-vous le fait qu'Epinal, ces dernières années, soit devenue l'une des équipes redoutée et redoutable du championnat ?

G. C. : quand on regarde toutes les équipes dites "plus faibles" cette année comme Gap, Epinal, Strasbourg, on s'aperçoit qu'elles peuvent battre tout le monde et que tout le monde d'ailleurs peut battre tout le monde. C'est la première fois de ma carrière que je vois un championnat aussi serré. Les clubs comme Epinal, Gap ou Strasbourg se structurent de plus en plus et les projets à long terme de ces équipes portent enfin leurs fruits.

Nous avons aussi connu l'an passé un changement d'entraîneur avec l'arrivée de Santino Pellegrino. Il met une grosse concurrence dans l'équipe entre les joueurs. C'est une autre façon de travailler, il apporte une autre mentalité à l'équipe. Il lui donne une belle envie de combativité.

G. F. : vous avez intégré le club en 1995 et n'êtes parti que deux ans à Mulhouse. Pourquoi êtes-vous toujours resté fidèle aux Dauphins ?

G. C. : Epinal est mon club de toujours, là où j'ai été formé. J'ai également mon travail ici. Pourquoi partir ? C'est ma ville, j'y suis bien. Je suis parti à Mulhouse pour avoir une expérience dans un autre club, avec dans la tête l'idée de revenir à Epinal (rires) !

G. F. : quel capitaine êtes-vous ?

G. C. : je ne suis pas "grande gueule" de nature. Je ne suis pas le genre à parler beaucoup et tout le temps. Je suis un capitaine qui montre l'exemple sur la glace.

G. F. : de quelle façon Santino Pellegrino s'appuie-t-il sur vous, en tant que capitaine et joueur qui connaît le mieux le club ?

G. C. : Santino Pellegrino me demande surtout de montrer l'exemple, de toujours être positif. Il attend de moi que je me donne à 150 %, que je sois le moteur de l'équipe.

G. F. : le championnat est quasiment fini dans ses phases régulières. Quel bilan tirez-vous de la saison ?

G. C. : c'est un bilan plus que positif ! Avant les matches contre Rouen et Gap, nous étions à la 4e place. Cette 6e place entre largement dans les objectifs que nous nous sommes fixés. Nous sommes même très bien. Si nous continuons de cette façon-là, notre objectif sera atteint. Notre infrastructure n'est pas idéale et pour atteindre cet objectif-là dans cet environnement-là, cela montre que notre équipe a un gros mental d'autant plus que nous avons eu aussi pas mal de blessés en début de saison.

G. F. : quel regard portez-vous sur la coupe de France et la coupe de la Ligue dont vous avez été éliminés ?

G. C. : nous avons surtout des regrets par rapport à la coupe de France. Nous avions très envie de retourner à Bercy. Nous avons été très déçus par cette élimination. La coupe de la Ligue était aussi un objectif, mais moindre. C'était l'occasion pour nous de faire jouer les jeunes qui ont moins de temps de glace habituellement.

G. F. : l'an passé, vous avez été blessé, mais avez resigné pour une nouvelle saison. Comment voyez-vous votre avenir ?

G. C. : depuis deux ans environ, je me pose la question à chaque fin de saison. Mon travail me prend beaucoup de temps. Je me déplace beaucoup pour mon travail et pour le hockey et passe peu de temps avec ma famille. Je réfléchis donc à chaque fin de saison...

GUILLAUME CHASSARD... RAPIDO

un rituel pré ou post-match ? : pas de rituel, je m'équipe toujours de la même manière, mais plus par habitude. je ne suis pas superstitieux

meilleur souvenir ? : le fait d'aller à Paris disputer la finale de la coupe de France en 2007 face à Angers à Bercy

pire souvenir ? : le fait de l'avoir perdue et de ne pas pouvoir y retourner

principale qualité ? : la sincérité

principal défaut ? : je suis trop gentil

une ligne de conduite ? : on n'arrive à rien sans travailler, être toujours le plus performant au travail comme au hockey

une idole ? : pas spécialement...

vous écoutez quoi comme musique ? : de tout, ça dépend de mon humeur

une passion ? : je n'en ai pas le temps pour le moment, mais j'ai envie d'essayer d'autres sports comme le ski alpin, le ski de fond. L'été, je fais pas mal de VTT

dans le car, en déplacement, vous faites... : je me repose et je regarde des films

le 77 ? : quand je suis arrivé dans l'équipe première, c'était le seul de libre et le hasard a fait qu'il coïncide également avec mon année de naissance !

le hockey pour vous, c'est... : ça représente une bande de copains, le fait de prendre du plaisir à jouer dans mon club formateur et d'avoir la fierté d'y évoluer encore aujourd'hui

si vous n'aviez pas été hockeyeur..., mais la question tombe à l'eau car vous travaillez déjà à côté... (rires) : quand j'ai intégré l'équipe première d'Epinal, j'étais étudiant. Depuis, je n'ai jamais cessé de travailler en parallèle. Je suis à la base dessinateur industriel et maintenant chargé d'affaires dans la même entreprise

© merci à Fabien Baldino pour la photo
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