Christian Elian entame sa 7e saison sous les couleurs de Morzine. L'occasion pour évoquer avec le défenseur de 32 ans l'évolution des Pingouins et de faire un point sur les ambitions du club de Haute-Savoie.
Guillemette Flamein : vous êtes le joueur le plus ancien en termes de nombre de saisons passées à Morzine. Comment avez-vous évolué le club depuis votre arrivée ?
Christian Elian : j'ai accompagné la montée en élite. Ensuite, le club s'est structuré, les ambitions ont grandi. Morzine est un village, et malgré le fait de jouer en élite, l'équipe a toujours souhaité garder cette image de club familial. Les joueurs sont proches du staff et du public. Sportivement, sur les 6 dernières ligues Magnus disputées, nous avons été une fois à la 8e place et sinon, au moins à la 6e place. Morzine a su montrer depuis qu'il était un club qu'il fallait respecter.
G. F. : depuis deux saisons, vous travaillez sous la direction de Santeri Immonen. Qu'attend de vous, vu votre expérience au sein du club, l'entraîneur finlandais ?
C. E. : d'un point de vue de la glace comme dans les vestiaires, les tâches ne sont pas vraiment définies. Le capitaine Mickaël Brodin sait très bien regrouper ses troupes, Toni Koivunen est un joueur emblématique, écouté de tous. Matic Kralj aussi. Chacun par son expérience amènje son petit plus. Moi, je suis quelqu'un de discret dans le vestiaire. Santeri attend de moi d'avoir un bon contact avec les arbitres, un bon retour auprès d'eux et d'intégrer les nouveaux. Moi, j'écoute, mais je n'héiste pas à parler quand j'ai quelque chose à dire.
G. F. : pourquoi êtes-vous resté à Morzine, après avoir été à Angers, Grenoble, et autres clubs ?
C. E. : dès le début, l'accueil a été fantastique, le cadre de vie est très sympa. En plus, je suis originaire de la vallée voisine et la montagne, c'est important. Les dirigeants, le comité - tous bénévoles - sont exceptionnels. On se sent tellement bien, on a envie de se battre pour tous ces gens. Je me sens Morzinois, je me sens chez moi. Perdre la demi-finale de coupe de France a été une déception personnelle et sportive, mais j'étais encore plus déçu pour les supporters.
G. F. : quel bilan tirez-vous de cette première moitié de saison ?
C. E. : il était difficile en début d'année de se fixer des objectifs car le groupe a beaucoup changé. Nous avons de très bons résultats, mais nous restons humbles. Nous avons certaines satisfactions comme face à Dijon par exemple. Mais notre gros point noir est que nous avons du mal à franchir le cap face à de grosses équipes telles Rouen, briançon, Grenoble. Nous sommes à deux doigts de gagner à chaque fois et puis, ça ne passe pas.
G. F. : comment expliquez-vous cette difficulté ?
C. E. : je ne sais pas car si nous avions la réponse, nous aurions résolu ce problème ! ce n'est pas un complexe d'infériorité car beaucoup de joueurs viennent de l'étranger et ne connaissaient pas le championnat français avant de jouer ici. En tout, c'est ce qu'il faudra corriger pour la 2e partie de la saison.
G. F. : comment avez-vous vécu l'événement coupe de France avec cette première demi-finale dans l'histoire du club ?
C. E. : depuis le début de l'année, nous n'avons pas d'objectif précis, mais la coupe de France était le petit plus que nous souhaitions avoir. Nous savions qu'il restait trois grosses équipes en demi-finales et que nous risquions de tomber sur Angers ou Rouen. Contre Angers, nous avons payé cash nos erreurs. Des petites erreurs inutiles qu'il faudra gommer dorénavant pour aller le plus loin possible dans la saison.
G. F. : en dehors de votre rôle dans l'équipe élite, vous êtes très impliqué auprès des jeunes. Pourquoi une telle responsabilisation ?
C. E. : j'entraîne certaines équipes en hockey mineur depuis plusieurs années. Je pense qu'on le fait par passion et parce qu'on aime les enfants et l'apprentissage. Nous avons envie que Morzine soit également reconnu comme club formateur. Nous avons été champion en ligue Benjamin. Beaucoup de jeunes joueurs intègrent d'autres clubs formateurs pour cause d'absence de lycée proche qui pourrait les accueillir. Ils sont donc obligés de partir. Nous avons deux jeunes Morzinois pur souche en équipe de France U16. L'une des priorités du club désormais est la formation.
G. F. : vous avez 32 ans, vous êtes bien implanté à Morzine. Comment y voyez-vous votre avenir ?
C. E. : je ne tire pas de plan sur la comète. On finit la saison et on prend du plaisir à jouer. Mon état physique me dira quand m'arrêter à moins que ce ne soit les dirigeants qui me le disent avant (rires) ! J'avoue que je ne me suis pas posé la question !
CHRISTIAN ELIAN... RAPIDO
un rituel pré ou post-match ? : pas vraiment de rituel, mais des petites habitudes à l'échauffement sur la glace
meilleur souvenir ? : la première finale de Magnus avec Morzine, une joie intense ! une finale en junior aussi en République tchèque et chaque tournoi disputé avec l'équipe de France...
pire souvenir ? : la demi-finale de coupe de France perdue contre Angers
principale qualité ? : on me reproche souvent que je suis trop gentil
principal défaut ? : je ne sais pas... Trop gentil aussi ?
une ligne de conduite ? : profiter de chaque instant dans la mesure du possible et prendre du plaisir dans tout ce qu'on fait
une idole ? : pas d'idole, mais de grands bonhommes du hockey qui m'ont marqué : André Peloffy et Jean-Philippe Lemoine
vous écoutez quoi comme musique ? : de tout, à partir du moment où c'est varié, les radios françaises comme les radios tchèques
une passion ? : non, plutôt des loisirs, passer du temps avec ma famille, prendre du bon temps avec mes amis
dans le car, en déplacement, vous faites... : je me repose
le 16 ? : j'avais le 12 quand j'étais jeune, mais il était pris quand je suis arrivé à Grenoble. Alors, j'ai choisi un autre numéro pair, toujours à deux chiffres
le hockey pour vous, c'est... : une passion et un sacré bout de ma vie ! J'ai commencé à l'âge de 5 ans...
si vous n'aviez pas été hockeyeur... : vaste question (rires)... qui ne s'est jamais posée jusque-là !
© crédit photo hockey club de Morzine-Avoriaz
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