mercredi 29 décembre 2010

Une glace avec... Nicolas Ritz


Nicolas Ritz des Ducs de Dijon a été sacré meilleur attaquant des Mondiaux U20 le 19 décembre. L'occasion d'en découvrir un peu plus sur ce jeune attaquant, grand espoir de l'équipe de France. Glacenews reprend donc ses rendez-vous du mercredi en allant à la rencontre d'un joueur ou d'un entraîneur de ligue Magnus.

Guillemette Flamein : quel sentiment a-t-on à 18 ans de décrocher le titre de meilleur attaquant des Mondiaux ?

Nicolas Ritz :
ça fait toujours plaisir. Ces Mondiaux se sont bien passés, le groupe n'était pas très relevé. Quand l'équipe tourne bien, on ne pense pas à ses stats personnelles.

G. F. : quelle a été la différence avec le groupe de l'an passé qui est descendu en division 2 ?

N. R. :
l'an dernier, on a eu du mal à former une équipe. On s'est maintenu jusqu'au dernier match, puis on a été incapable de réagir...

G. F. : comment expliquez-vous votre réussite personnelle ?

N. R. :
depuis le mois d'août, je suis aligné avec Romain Gutierrez et Anthony Rech (NDLR joueurs de Rouen). La chose importante avec Romain, nous sommes très proches en dehors de la glace. On a passé nos vacances ensemble. Sur la glace, on se fait plaisir. Et cette entente rejaillit dans notre jeu. Techniquement, Romain et Anthony sont rapides. On se trouve facilement sur la glace.

G. F. : quel bilan tirez-vous de cette première moitié de saison avec Dijon ?

N. R. : on a eu un peu de mal à former l'équipe. En novembre, on a commencé à créer une ambiance de vestiaires. Les choses commencent réellement à se mettre en place, même si nous avons encore des blessés avec Matthias Arnaud et Anthony Guttig.

Il y a aussi la grosse déception de l'élimination en coupe de France et le fait de ne pas avoir pu maîtriser ce qui nous arrivait dans ce match-là contre Morzine. Physiquement, c'était horrible à jouer. Il y a eu des mauvais coups. L'arbitrage n'allait pas du tout. C'était un match très intense. La coupe de France était un objectif, mais on ne peut pas s'en vouloir. On a perdu en donnant tout ce qu'on avait.
 

G. F. : à 18 ans, vous faites partie intégrante des Ducs de Dijon. Qu'attend de vous Daniel Maric ?

N. R. :
l'an dernier, Daniel Maric m'a intégré tout doucement à l'effectif. Cette année, j'ai ma place dans les trois premiers blocs. J'ai du temps de jeu. Le coach ne me fera jamais de cadeau, ce qui me pousse à être toujours plus performant. Ce qui me plaît, c'est qu'on me demande de jouer aussi bien défensif qu'offensif.

G. F. : comment vos performances en équipe de France se traduisent-elles en club ?

N. R. :
à chaque fois que je rentre de stage, je suis sur un rythme différent. Avec les Bleus, on s'entraîne deux fois plus, je réfléchis moins. Mes jambes vont plus vite. Le travail à faire en club le plus important est de ne pas perdre ce rythme. C'est surtout mentalement qu'il faut s'accrocher et ne rien lâcher à chaque fois qu'on commence à se sentir fatigué.

G. F. : tout est arrivé très vite pour vous depuis deux ans. Comment vivez-vous tout ça ?

N. R. :
en 3-4 ans, Dijon est devenu un gros club de formation. Avant, on n'en parlait pas. J'ai commencé jeune en équipe de France. Pendant un temps plus rien et j'ai été ensuite appelé avec les U18. Depuis, je participe à tous les stages et ça va très vite. Tout est arrivé en même temps, le rythme change et ma vision du hockey aussi.

Avant, je me disais que je passerais mon bac et que je ferais médecine. Et puis le hockey a très bien fonctionné. Je voulais faire kiné, mais à Dijon, c'est impossible de combiner le sport et kiné. J'ai laissé tomber médecine pour faire une fac de langues et partir dans un système de sports-études à l'étranger, enfin, c'est un projet qui se construit peu à peu.

G. F. : comment envisagez-vous votre avenir ?

N. R. : en l'état actuel des choses, un transfert dans un autre club ne me tente pas plus que ça. Je suis bien à Dijon, j'ai mes repères. On connaît les autres systèmes, entre ce que disent les entraîneurs et ce qu'il se passe sur la glace dans les autres clubs avec les jeunes... On a de bonnes ambitions à Dijon. Je préfère rester dans mon club qui monte progressivement que de tout recommencer à zéro ailleurs.

G. F. : quels sont vos objectifs pour la 2e partie du championnat ?

N. R. : on a bien rebondi sur les derniers matches. Si nous n'avons pas de souci de blessures ou de mésenforme, nous pouvons accrocher la 6e place. Et ça peut aller très vite !

(NDLR : Nicolas Ritz a été élu sportif bourguignon de l'année 2010)
 
NICOLAS RITZ... RAPIDO

un rituel pré ou post-match ? : au contraire aucun, j'ai besoin d'être très détendu avant pour être à fond dedans, après.

meilleur souvenir ? : quand on a battu l'Italie chez elle 2 à 1, à Asiago, dans les Mondiaux, il y a deux ans, avec Romain (Gutierrez). Une petite revanche sur la coupe du Monde de foot...

pire souvenir ? : la descente de l'équipe de France U20 en D2, une année de gâchée !

principale qualité ? : ma compréhension du jeu sur le plan sportif

principal défaut ? : je suis trop gentil

une ligne de conduite ? : il n'y a jamais rien d'acquis, il faut toujours voir plus haut

une idole ? : Jean-François Pointet, mon tout premier entraîneur

vous écoutez quoi comme musique ? : un peu de tout, en ce moment, les Black Eyed Peas

dans le car, en déplacement, vous faites... : normalement, je joue au tarot et je gagne un peu d'argent

le 10 ? : parce que c'est le numéro que portait Jean-François Pointet

le hockey pour vous, c'est... : tout ! C'est ce qui me donne envie de me bouger le matin

si vous n'aviez pas été hockeyeur... : on s'est posé la question avec Anthony (Guttig) et on n'arrive toujours pas à trouver...

© crédit photo les Ducs de Dijon
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