GlaceNews publie le premier volet du long entretien accordé par Luc Tardif, président de la fédération française de hockey sur glace. Aujourd'hui, les Echos du Palet évoquent le rôle de la France à l'international suite à l'élection de Luc Tardif au Conseil de l'IIHF*, lors de l'assemblée générale qui a eu lieu fin septembre.
Guillemette Flamein : vous avez commencé votre travail au sein du Conseil de la fédération internationale de hockey sur glace le lundi 1er octobre. En quoi votre présence dans cette instance est importante pour la France ?
Luc Tardif : c'est indispensable pour la France. Avant d'être nommé J'étais déjà présent à la commission "Compétition". Mais tout se décide au sein du Conseil comme, par exemple, les choix stratégiques concernant le futur format des championnats du monde. J'ai l'occasion de rencontrer beaucoup d'acteurs du sport français et on a fait un constat suite aux échecs répétés des candidatures de la France aux Jeux olympiques par exemple. La France n'est pas suffisamment représentée dans les instances internationales au plus haut niveau.
G. F. : comment avez-vous été désigné ?
L. T. : j'ai fait acte de candidature. J'ai déposé un dossier puis fait un discours au Congrès qui a eu lieu à Helsinki, à l'issue des championnats du monde. Après, j'ai fait campagne. Par le biais de l'organisation des matches internationaux, j'ai noué de bons contacts avec les pays que l'équipe de France a rencontrés. Les bons résultats de l'équipe de France, le succès de l'organisation des championnats du monde de différentes
divisions, de la demi-finale et de la finale de la coupe Continentale apportent également de la crédibilité à la fédération française. J'ai aussi de bonnes relations avec la Russie, l'Amérique du Nord. Cela fait un an et demi que je prépare cette candidature. Il y avait 13 candidats, dont 4 sortants, pour 7 places.
G.F. : quels sont les grands chantiers qui seront entrepris pendant vos 4 années de mandat ? René Fasel a déclaré inéluctable la réduction du nombre d'équipes aux Mondiaux de 16 à 14...
L. T. : ce débat est l'occasion de discussions extrêmement serrées avec la NHL qui voudrait réduire, réduire, réduire le format des Mondiaux afin que ses joueurs soient le moins longtemps absents du championnat. Autre sujet très tendu : l'extension de la puissante KHL par rapport aux autres championnats européens. Il y a aussi la question de la sauvegarde de la trêve internationale, afin que les équipes nationales aient le temps de se regrouper pour se préparer aux championnats du monde qui permettent aux fédérations de vivre financièrement et d'organiser des Mondiaux dans d'autres catégories comme les féminines ou encore les juniors ! En Autriche, par exemple, la trêve n'existe pas ! C'est un débat récurrent entre les fédérations et les ligues professionnelles... Nous allons réfléchir au format des Mondiaux en y introduisant peut-être des pré-qualifications tout en conservant l'intérêt des rencontres. Nous n'avons toujours pas de championnat d'Europe... Bref, les chantiers ne manquent pas !
G. F. : lors de cette assemblée générale, il a été voté également à l'unanimité la possibilité d'une organisation commune des Mondiaux. Quel chemin reste-t-il à parcourir au duo franco-allemand pour qu'il devienne réalité ?
L. T. : nous avons en effet déposé officiellement notre candidature avec l'Allemagne pour l'organisation commune des Mondiaux en 2017. Une première phase se déroulerait à Paris, la deuxième avec la finale sur le territoire allemand, dont la ville n'est pas encore définie. Pour le moment, rien n'est fait. En effet, il y a eu des discussions entre le Danemark et la Lettonie pour une organisation commune qui n'ont pas abouti, mais de leur côté, rien n'est terminé. Même si la compétition se déroule dans cinq ans, le vote pour la désignation aura lieu au Congrès, à Stockholm, à l'issue des prochains championnats du monde. Ca va arriver très vite !
* IIHF : fédération internationale de hockey sur glace
Jeudi prochain, Luc Tardif reviendra sur la saison extrêmement chargée de l'équipe de France.
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