jeudi 15 juillet 2010

Cristobal Huet : "Retrouver du plaisir à jouer et de la stabilité"


Rencontre aujourd'hui avec Cristobal Huet, de passage à Dunkerque pour le stage de gardiens organisé par la FFHG. Le portier français revient pour Glacenews sur la coupe Stanley remportée avec les Blackhawks de Chicago, ses déceptions, ses projets d'avenir et l'équipe de France.

Guillemette Flamein : quelques semaines sont passées depuis le sacre de Chicago. Quel est votre sentiment aujourd'hui par rapport à la coupe Stanley ?


Cristobal Huet
: j'en suis fier, c'est quelque chose sur lequel je pourrai me retourner plus tard. Remporter la coupe Stanley est quelque chose de magnifique. Mais c'est surtout remporter un titre en championnat, quel qu'il soit. C'est pour cela que je joue au hockey.

G. F. : qu'apporte concrètement une coupe Stanley sur un CV ? Comment valoriser ce titre par rapport à votre avenir en NHL ?

C. H. : je n'ai pas été l'un des artisans de la conquête du titre... Je ne vais pas surfer sur la Stanley pour mon avenir en NHL, ça n'apporte rien de plus. Si vous êtes buteur, gardien, passeur décisifs lors des finales, là oui ! En revanche, le fait de la faire venir en France est en effet vendeur. J'espère qu'elle permettra d'accrocher de nouveaux publics, de faire encore plus découvrir le hockey et de montrer que ce sport existe en France.

G. F. : qu'est-ce qui a fait basculer l'alternance dans la cage en faveur d'Antti Niemi ?

C. H. : je suis tombé malade au mauvais moment. Le coach a ensuite fait joué l'alternance. J'ai eu un mauvais passage face à Columbus et voilà...

G. F. : quel rôle avez-vous joué au sein des Blackhawks une fois sur le banc ?

C. H. : je suis le 2e joueur le plus vieux de l'équipe. Même en étant sur le banc, j'ai continué à avoir un rôle important, à conserver de bonnes relations avec les joueurs et de garder une bonne atmosphère dans l'équipe. Je crois que les joueurs m'en ont été reconnaissants d'avoir su ne rien changer à mes relations avec eux, même en n'étant plus le gardien titulaire.

G. F. : vous avez signé en 2008 un contrat de 4 ans avec Chicago en tant que joueur autonome. Qu'en est-il de votre avenir actuellement ?
C. H. : je suis en effet toujours sous contrat avec Chicago. Personnellement, j'aimerais rester, mais dans la position actuelle des choses, cela ne dépend pas de moi. Ce sera à eux de décider de ce qu'ils veulent faire de moi. Je ne sais pas où je vais atterrir la saison prochaine...

G. F. : vous avez eu la coupe Magnus avec Grenoble, vous avez été champion de Suisse. Vous avez décroché la coupe Stanley. Quels défis relever à présent ?

C. H. : des défis, je ne sais pas... Je veux surtout retrouver du plaisir à jouer, que ce soit à Chicago ou ailleurs, retrouver de la stabilité dans mon jeu, du temps de glace... Ce serait l'idéal !

G. F. : un plaisir retrouvé en étant à nouveau gardien numéro 1 ?

C. H. : oui, en effet car après plusieurs saisons en alternance, j'ai vraiment besoin de stabilité, de retrouver mes sensations et confiance dans mon jeu. C'est essentiel à ce niveau.

G. F. : vous participez depuis hier jusqu'à demain au stage de gardiens et de joueurs de champs organisé par la fédération. Quel regard portez-vous sur cette formation de gardien car peu de portiers français s'exportent contrairement aux Suisses ou aux Finlandais par exemple...

C. H. : je pense que les clubs devraient donner beaucoup de chance aux gardiens français au plus haut niveau. Il faut plus de matches, plus de compétitions, jouer contre des équipes fortes pour progresser. Mais je crois qu'en France, le niveau de nos gardiens est bon. En revanche, pour l'instant, il me semble plus important de former des défenseurs. En France, on a de bons attaquants, des gars qui savent marquer. Mais à l'arrière... S'il y a des jeunes avec du gabarit qui veulent faire du hockey, bienvenue ! (rires).

G. F. : c'est ce qui fait défaut à l'équipe de France ?
C. H. : je ne vais pas me mettre à dos la défense de l'équipe de France (rires). A ce niveau, on a de bons schémas défensifs, mais ce n'est pas le secteur le plus performant, je dirais...

G. F. : par rapport aux Bleus, quel regard portez-vous sur cette équipe depuis qu'elle a réintégré le groupe A ? Que lui manque-t-il pour franchir un cap supplémentaire ?

C. H. : elle s'en sort très bien sans moi ! Je ne sais pas si je pourrai déloger Fabrice (Lhenry) de sa cage (rires) ! Plus sérieursement, ce serait bien déjà d'arrêter de faire du sauvetage et de s'éviter ce stress surtout qu'on en a les moyens. Avant de franchir un nouveau cap, on peut être déjà satisfait d'avoir su se maintenir depuis trois ans. En ce qui concerne son amélioration, il faut travailler dès les catégories les plus jeunes. Il faut donner aux jeunes les moyens de faire plus de compétitions, plus de matches, de jouer contre de grosses équipes qui les fassent progresser. En France, il y a du talent, ce n'est pas un problème.

G. F. : les jeunes qui sont ici à Dunkerque vous prennent pour modèle. La NHL est pour eux un rêve. Que leur dites-vous par rapport à ça ?

C. H. : la NHL fait rêver, bien sûr ! Mais je remets les choses justement à leur place. Je leur dis de travailler pour jouer d'abord en équipe de France puis, ensuite, dans les championnats européens. Et après, la NHL, pourquoi pas, si ça se présente...

G. F. : vous les ferez rêver encore plus lorsque vous apporterez la coupe Stanley le dimanche 8 août à Grenoble et le lundi 9 août à Paris. Que représente pour vous cet événement ?
C. H. : ce sera un moment spécial pour mes amis, ma famille, mes anciens coéquipiers. A Grenoble, on fera une belle fête en faisant participer les enfants, le public, tous les passionnés du hockey. A Paris, ce sera plutôt séance photos et dédicaces au pied de la tour Eiffel. Chicago et la NHL seront très contents d'avoir la photo de la coupe Stanley au pied de la tour Eiffel. Un symbole... On essaiera de faire le maximum en 24 heures car j'aurai la coupe avec moi le 8 août à partir de 12 h jusqu'à 13 h le lendemain. Elle arrivera de Slovaquie et partira ensuite pour la Suède.

G. F. : après 7 ans passés en NHL, le public ne fait plus attention à votre nationalité, car au début être un portier débarquant de France en NHL a dû en étonner plus d'un ?

C. H. : au début, en fait, on me prenait pour un Québécois (rires). Beaucoup ont été étonnés, mais de façon positive. Ils ont apprécié le fait qu'on pouvait s'en sortir, même en venant d'un pays mineur en termes de hockey. Et ce qui compte là-bas, à leurs yeux, c'est ce que vous faites dans la cage. Le reste n'a pas d'importance...

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1 commentaire:

  1. assimon christophe10 août 2010 à 08:49

    dire que j'ai joué avec lui a grenoble dans les mineurs...je lui avait dit qu'il deviendrait un grand gardien mais de savoir qu'il ramene la cup !!!!! bravo !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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