Glacenews :
quels sont vos meilleurs "coups"
journalistiques si vous deviez en retenir certains et pourquoi ?
-
Clément : la
période des transferts est vraiment le moment le plus passionnant pour nous.
On ne cherche pas le scoop, mais c’est intéressant de fouiner pour trouver les
recrues potentielles. On redoublait de ruses pour les trouver. Parfois c’était
des coups de chance. Je me souviens de la signature de Tim Boron qu’on avait
trouvé puisqu’il venait de devenir amis sur Facebook avec Georges Obninsky. Dix
minutes plus tard, le joueur me confirmait que c’était fait et on avait même une
interview intégrale en exclusivité. On a aussi annoncé
la signature de Luciano trois jours avant son officialisation.
GlaceNews : quels souvenirs au plan humain par
rapport aux différents entraîneurs conserverez-vous ?
Pierre-Louis : dans les coachs adverses,
l'entrevue avec Pouget reste un peu à part. C'était la première, il vient un
peu par surprise entre deux tiers et c'est un grand nom du hockey gapençais. Tous sinon sont restés accessibles et ont joué le jeu. Même
si certains, par leur personnalité, étaient plus froid comme Santino Pellegrino. Simon Lacroix reste également un
bon souvenir qui, lors de sa venue avec Angers l'hiver dernier, nous avait livré
des propos très intéressants sur le changement de mentalité et le discours qu'il
tenait dans le vestiaire. Côté Gapençais, Svitac reste un peu
à part car c'est sous sa direction
que tout a commencé : le retour de Gap en Ligue Magnus, d'un
engouement autour des Rapaces dans l'avant dernière saison de la vieille
patinoire. Forcément beaucoup de nostalgie et de symbole.
GlaceNews :
quelles anecdotes insolites ou cocasses garderez-vous de
cette aventure ?
Paul : à
la Blache, on nous avait accordé une
petit cabine en plexiglas en hauteur de la patinoire. A l'intérieur, il y
avait un radiateur ! Du coup, on se retrouvait souvent en pull, voir en
t-shirt, alors que les spectateurs se frigorifiaient dans une patinoire ouverte
au vent sous -5° voir -10°. Un vrai luxe. La pizza restait chaude sur le
radiateur et au tiers on pouvait un peu décompresser en la dégustant.
GlaceNews : comment s'est développé le Rapace
live au fil des années au plan technique et journalistique ?
Paul : à
la base, le Rapace Live c’était une caméra 4 millions de pixel, un ordinateur
déjà trop vieux en 2009, un câble FireWire et un micro. Peu, mais suffisant. Et notre connexion internet était celle d'une Live Box disponible
dans le bar de la patinoire. Puis avec le temps, nous avons laissé peu à
peu la partie Live pour nous intéresser à une autre partie journalistique en écrivant
des articles, des résumés de matchs, des interviews, etc. Quand de nouveaux membres sont
arrivés au moment de la construction de l'Alp' Arena, notre matériel vidéo
s'est étoffé et notre monteur a réalisé des vidéos vraiment pro avec un
matériel infiniment plus performant qu'à nos débuts.
GlaceNews : comment a évolué aussi l'image du
Rapace Live en tant que média ?
Paul : dans
ce microcosme qu'est le hockey français, et encore plus le hockey gapençais, je
pense que nous avons pris une place non négligeable en tant que média. Ce qui
était un délire de grands adolescents est devenu un média connu. Je me rappelle
d'un live Gap-Grenoble en 2010, qui avait attiré plus de 1000 internautes en
même temps. Dernièrement on s’est rendu compte de l’affection que certains avaient pour Le
Rapace Live quand nous avons annoncé notre fermeture. S'en sont suivies des
dizaines de messages de remerciements et de félicitations en public et surtout
en privé. C'était vraiment touchant et nous a conforté dans l'idée qu'on a
su réaliser un travail utile durant ces quelques années.
GlaceNews :
quel regard
portez-vous sur le traitement journalistique du hockey en France, tous médias
confondus, sur son évolution durant toutes ces années ?
Clément : le hockey
est un sport populaire au niveau local, qui manque d’un relais national.
C’est pour cela qu’il faut poursuivre le travail avec les diffusions sur le
groupe l’Équipe. Cependant
il faut conserver les attaches locales. Il est regrettable que des diffusions comme
celles de TV Grenoble aient disparues. Il faudrait trouver un juste équilibre et
c’est un enjeu majeur, à l’heure ou la ligue professionnelle arrive à grands pas.
GlaceNews :
qu'est-ce qui
manque aujourd'hui à la médiatisation du hockey sur glace ?
Clément :
Dans mes rêves, j’imagine une ligue Magnus où l’on pourrait revoir l’ensemble des
résumés des matchs sur un seul et même site, celui de la Ligue. La feuille de match ne remplace pas
l’image. Beaucoup de
clubs négligent également la communication, alors que c’est pourtant la face visible de
l’iceberg. Des initiatives comme les conférences d’après-matchs de Briançon
sont à développer à l’échelle nationale.
Glacenews : quel bilan tirez-vous de toute
cette aventure ?
Paul : il
est trop tôt pour le faire aujourd'hui car nous sommes très amers suite
aux événements de ces derniers jours. Mais nous garderons beaucoup de bons
souvenirs liés à la Blâche et à l'équipe des débuts, qui était avant tout composée d'amis
depuis le collège voire l'école. On est content de cette dynamique qu’on a pu
insuffler par notre « hyperactivité ». On espère que les Rapaces
pourront la faire perdurer durant de nombreuses années avec Rapaces TV.