Du 26 juin au 2 juillet, trois joueurs juniors de NHL sont venus s'entraîner au Ceops, centre d'évaluation et d'optimisation de la performance sportive, implanté à Rouen. GlaceNews est allé à leur rencontre et vous propose de découvrir leur préparation et le Ceops en trois volets.Dernier volet aujourd'hui. Préparateur physique et co-fondateur du Ceops avec Jonathan Zwikel, Gaëtan Brouillard explique le rôle et la philosophie de ce centre unique en France.
Guillemette Flamein : pourquoi cet échange avec le Canada ?
Gaëtan Brouillard : le Ceops est une entreprise prestataire de services totalement distincte du Rouen Hockey Elite. Nous l'avons créé avec Jonathan Zwikel il y a un peu plus d'un an. Il est ouvert à tous les hockeyeurs, quel que soit leur club. Le but est de proposer une préparation physique adaptée au hockey sur glace et de devenir une référence nationale dans ce domaine. Mais nous élaborons également des programmes de préparation physique pour d'autres athlètes tels des basketteurs pros, des tenismen, des footballeurs... Il faut aller voir ce qui se fait ailleurs, d'où l'idée de développer des échanges.
Nous les créons via nos connaissances. C'est de cette façon que je suis parti l'été dernier aux Canadiens de Montréal voir Pierre Allard. Cet ancien attaquant de Rouen en est le préparateur physique. J'ai passé une semaine à ses côtés pour voir comment il travaillait au sein de son groupe. Cette saison, nous sommes allés à Malmö, en Suède, pour étudier la formation des jeunes.
G. F. : quelles différences avez-vous noté entre ces deux approches ?
G. B. : les Canadiens et les Suédois ont deux états d'esprit totalement différents dans leur façon de travailler. En Suède, tout est axé sur la rigueur, la discipline. Il y a beaucoup d'entraîneurs et donc une très grande individualisation des programmes. Tout est réfléchi dans le moindre détail pour faire progresser l'athlète. Rien, dans une séance, n'est fait au hasard.
A Montréal, ce qui m'a frappé, c'est l'intensité des entraînements que ce soit sur ou hors glace. Les Canadiens travaillent dur et très fort pendant toute la séance. J'ai retenu également qu'ils travaillaient par petits groupes. Le travail est ainsi beaucoup plus précis.
G. F. : à Rouen, vous vous occupez des joueurs du RHE, des juniors et du club de D2. Qu'apporte un tel échange avec les jeunes de NHL ?
G. B. : je voulais que les jeunes Français se rendent compte du travail effectué par ces jeunes proches de la NHL, qu'ils comprennent que finalement, à leur âge, ils n'en sont pas si loin, mais qu'il leur manque de la rigueur et de la discipline pour aller encore plus haut.
G. F. : à quoi peut servir un centre tel le Ceops pour les jeunes ?
G. B. : Jonathan Zwikel avait à coeur de soutenir les jeunes, de transmettre son expérience et de sortir de jeunes Français pour qu'ils puissent évoluer à l'étranger. Le Ceops permet de construire un joueur de A à Z. Mon rôle est de préparer les jeunes pour que la ligue Magnus soit une étape dans leur parcours avant qu'ils ne partent à l'étranger.
Aujourd'hui, beaucoup de jeunes pensent encore que, parce qu'ils jouent en ligue Magnus, ils sont arrivés. Non ! La ligue Magnus n'est pas une fin en soi, c'est un tremplin ! Bien sûr, certains n'auront jamais le niveau pour partir à l'étranger, mais d'autres peuvent l'atteindre à condition de s'en donner les moyens et de travailler dur.
G. F. : qui se prépare au Ceops ?
G. B. : Pierre-Edouard Bellemare vient ici chaque été. Il y a Anthony Rech, Peter Valier, Raphaël Faure (Rouen), Loïc Lampérier (Rouen), Peter Bourgaut (Briançon), Edouard Dufournet (Strasbourg), Ronan Quemener (Grenoble). Fabrice Lhenry (Rouen) a également suivi la préparation "NHL" aux côtés des jeunes. A 39 ans et avec son expérience, il est un véritable exemple pour eux. Nous sommes aussi en contact avec Kevin Hecquefeuille (Servette-Genève) et Antonin Manavian (Angers 2010/2011)
© en photo, Gaëtan Brouillard à droite.
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