Il aura fallu bien des commotions cérébrales et des franchises de NHL privées de leurs stars fétiches pour qu'une réelle prise de conscience s'opère.
Après trois jours de discussions à Calgary, les 250 délégués venus de tout le pays sont tombés d'accord sur un point : la tolérance zéro en matière de contact et de coups portés à la tête.
Revenons quelques mois en arrière. Out, la superstar de Pittsburgh, Sydney Crosby, victime d'une commotion cérébrale les 1er et 5 janvier. Saison terminée.
En mars, l'Américain Max Pacioretty heurtait violemment un poteau d'enceinte, propulsé par le défenseur slovaque Zdeno Chara, des Bruins de Boston. Résultat : commotion cérébrale et fracture d'une vertèbre cervicale pour l'attaquant des Canadiens de Montréal. On pourrait encore citer Patrice Bergeron, Marc Savard ou encore David Krejci, tous de Boston...
Malgré les règles plus strictes chaque année, pourquoi les commotions cérébrales sont-elles toujours aussi nombreuses ?
- tout d'abord, parce qu'il faut un délai d'adaptation entre l'instauration de ces règles et leur application par tous sur la glace. Or, il n'y a rien de plus long à changer qu'un comportement et que de mauvaises attitudes. Comme le dénonce le docteur Echemendia, neurologue, responsable du groupe sur le sujet au sein de la NHL, de nombreux joueurs ne respectent toujours pas leurs adversaires et s'autorisent de vilains gestes...
- ensuite, le nombre de cas est toujours aussi élevé car les commotions cérébrales sont beaucoup mieux diagnostiquées grâce à la vigilance et la formation du personnel médical
- comme le souligne le docteur Mark Aubry, médecin en chef de Hockey canada et de la fédération internationale de hockey sur glace, dans La Presse, journal canadien, il n'est pas nécessaire d'être touché à la tête pour subir une commotion cérébrale. D'où l'importance de sanctionner les coups à la tête, mais également de punir tout geste vicieux qui peut entraîner une grave belssure au joueur visé.
- Peter Chiarelli fournit également une explication technique à ce nombre élevé. OUtre le gabarit des joueurs, toujours plus grands, plus forts et plus rapides, le directeur général des Bruins de Boston évoque aussi la diminution de l'obstruction qui rend le jeu plus rapide et les joueurs offensifs beaucoup plus vulnérables à cause de leur vitesse.
Alors que le National Post faisait sa Une sur la blessure de Pacioretty avec ce titre "Quelqu'un devra-t-il mourir pour que les règles changent ?", la Presse de son côté sondait la population québécoise. 78 % des votants estimaient que le hockey était devenu trop violent.
A tel point que les sponsors également se posent de plus en plus la question de leur investissement, à l'image d'Air Canada. Suite à l'affaire Pacioretty, la compagnie aérienne a menacé de se retirer de la NHL...
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