Depuis dimanche et jusqu'au 21 juin, l'équipe de France A' est en stage à Font-Romeu. Pierre Pousse, sélectionneur-adjoint de Dave Henderson revient sur l'utilité de ce regroupement et ses perspectives d'avenir.
Guillemette Flamein : quelle est la vocation de ce stage ?
Pierre Pousse : depuis trois ans, Dave et moi consacrons l'été aux jeunes. Nous avons passé les deux dernières années à répertorier les jeunes qui ne sont plus en EDF moins de 20 ans, mais qui ne sont pas non plus encore en équipe senior. Nous avons recensé 35 joueurs et on travaillait en deux groupes. Cette année, nous avons resserré le nombre à 23 garçons âgés au plus de 23 ans.
G. F. : comment se déroule le stage ?
P. P. : c'est très dur physiquement. Il y a un gros travail individuel à fournir. Nous mettons les joueurs en situation, en un contre un, nous reprenons tous les gestes techniques de base. Nous les faisons travailler d'une manière différente de celle qu'ils ont en club.
Depuis 3-4 ans, nous partons en tournée en République tchèque et en Slovaquie à la fin du mois de juillet pour disputer quatre matches de haut niveau face à de très bonnes équipes locales. Ces 4 matches sont très rapprochés, dans une configuration proche de celle des championnats du monde. Cela nous permet de tester ces joueurs dans des conditions similaires.
G. F. : quel avenir ont ces joueurs ensuite en équipe nationale senior ?
P. P. : leur avenir dépend d'eux ! Ce regroupement permet de travailler avec des joueurs qu'on n'a encore jamais vus et d'autres qui sont en maturation. C'est un bon laboratoire pour nous car ce contexte est différent de celui du club. On apprend à connaître chacun sur un plan sportif, mais également humain. Ce dernier aspect est très important pour pouvoir construire un groupe.
Depuis les années 1990, l'équipe de France tient son rang au plus haut niveau et ses résultats grâce à ses qualités de coeur. On n'a jamais été les meilleurs techniciens ni les meilleurs patineurs, mais on a du coeur. C'est ce qui fait que des garçons comme Meunier, Bellemare, Hecquefeuille sont des leaders car ils mettent tout leur coeur sur la table. On donnera en retour à l'individu que ce qu'il a donné sur la glace et dans le vestiaire et non sur sa réputation.
G. F. : les Mondiaux sont à peine terminés que vous êtes déjà repartis en préparation. Comment appréhendez-vous la nouvelle formule des Mondiaux 2012 ?
P. P : Dave et moi y sommes assez favorables car nous sommes certains de jouer 7 matches. Mais il faudra pouvoir les encaisser. On constate qu'après 3 très bons matches joués, on a du mal à finir nos Mondiaux... Cela change la donne car avant, il fallait gagner le bon match sur les 3 à jouer dans la poule pour se qualifier au 2e tour.
En 2012, si l'on bat d'entrée de jeu le Kazakhstan, on est quasiment assuré de se maintenir et si, ensuite, on bat le Bélarus,on peut même, pourquoi pas, refaire un exploit et peut-être se qualifier pour les quarts de finale !
G. F. : de quelle façon cette nouvelle formule influencera-t-elle les regroupements France ?
P. P. : on ne peut pas faire plus de regroupement, on est au maximum avec quatre par an, imposés par l'IIHF, en septembre, novembre, décembre et février. Il faudrait améliorer la qualité des rencontres internationales en jouant contre des grosses nations. Mais il faudrait surtout densifier la ligue Magnus en en augmentant le nombre de matches !
La coupe de la Ligue et la coupe de France, c'est bien, mais si vous n'êtes pas qualifiés, vous ne jouez pas. Renforcer la ligue Magnus est indispensable si l'on veut que les joueurs prennent l'habitude de disputer au moins deux matches par semaine. A l'image du rythme des autres gros championnats européens !
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