samedi 23 juin 2018

Sylvain Taillandier : "Mettre en valeur les gens qui font vivre le hockey"

Journaliste sportif à la Nouvelle République, Sylvain Taillandier se lance dès le 2 septembre, à Caen, dans un Tour de France du hockey. Un périple construit sous forme d'étapes au cours desquelles ce passionné de glace rencontrera celles et ceux qui font vivre ce sport encore (trop) peu médiatisé dans l'Hexagone. 

Sylvain Taillandier ©Nina Magdas


Guillemette Flamein : comment est né ce projet ?

Sylvain Taillandier : l'idée a germé dans mon esprit à force de rencontrer les gens du hockey. J'ai vu que, même avec les Mondiaux à Paris en 2017, ça ne prenait pas et que le hockey restait un sport de 2e zone. Je me suis dit que vu mon métier, je pouvais apporter ma pierre à l'édifice en mettant en valeur les gens qui le faisaient vivre. J'attendais de voir si les Mondiaux à Paris provoquerait une explosion médiatique. L'interdiction de faire une fan zone a contribué à rendre encore moins visible le hockey dans la ville même.  

Guillemette Flamein : pour quelles raisons d'après vous les médias ne s'intéressent pas au hockey ? 

Sylvain Taillandier : les raisons sont multiples. Le nombre de licenciés est faible, on manque en France d'infrastructures. L'équipe nationale doit être un étendard mais est absente des J.O... On avait un Français, Pierre-Edouard Bellemare, en finale de coupe Stanley avec Vegas, mais il ne l'a pas gagnée. Le hockey n'est pas non plus télégénique. Ce n'est pas dans l'ADN du Français d'être fan de sport. Je crois sincèrement que l'on aime le hockey lorsque l'on a fait l'expérience d'assister à un match dans une patinoire avec cette ambiance si particulière qui y règne.

Guillemette Flamein : pourquoi avoir conçu votre projet sous la forme d'un Tour de France ? 

Sylvain Taillandier : un Tour de France est un principe rassembleur, tout de suite perceptible par tous. Je voulais me déplacer pour aller voir les gens et mettre en valeur celles et ceux qui travaillent sur place. J'ai fait le choix de  la diversité, de l'éclectisme en termes d'âge, de sexe, de compétences, de savoir-faire, de parcours solides ou de naissance de carrières en donnant la parole aux jeunes également.

Guillemette Flamein : pourquoi avoir privilégié le financement participatif pour monter votre projet ?

Sylvain Taillandier : cela m'a paru un bon moyen de fédérer les gens autour de ce projet, de les impliquer. Un ami m'a suggéré aussi l'idée des ambassadeurs pour soutenir l'initiative. Ils sont au nombre de 100 et sont arbitres, joueurs, journalistes, photographes, etc. à relayer, à parler du Tour de France, à le faire connaître. J'ai déjà bouclé financièrement le premier Tour de France et comme beaucoup de gens sont frustrés parce que je ne passe pas dans leur ville, j'ai lancé un 2e palier à 15 000 euros pour en réaliser un second (NDLR : objectif atteint à l'heure de la publication).

Guillemette Flamein : comment concrètement se matérialisera ce Tour de France ? 

Sylvain Taillandier : on part le 2 septembre de Caen. A chaque étape, on fait une émission sur un plateau avec un ou plusieurs invités. On organisera également un point rencontre avec celles et ceux qui souhaitent nous rencontrer. L'émission sera ensuite diffusée sur une plate-forme Internet gratuite à partir de novembre.

Guillemette Flamein : quelles retombées médiatiques attendez-vous de ce Tour de France puisque vous touchez prioritairement une communauté de passionnés de hockey à la base ? 

Sylvain Taillandier : la réponse à votre question est multiple. D'abord les retombées sont déjà existantes puisque plusieurs médias non spécialistes m'ont permis de parler du hockey français. Et ce sera encore plus le cas pendant le Tour de France, je l'espère. Ensuite, la réalisation de ce projet et la masse documentaire que constitueront ces émissions 100 % hockey français en vidéo constitueront en elles-mêmes un travail médiatique important.

Enfin, la valorisation de ce travail auprès des médias principaux sera l'un des axes importants de communication de l'avant, mais surtout de l'après, quand la diffusion commencera. Dans la masse de médias et de journalistes contactés, il y aura, je le souhaite, et je l'espère, des néophytes qui vont s'intéresser à ce contenu et de cette approche pourra naître une vision plus juste du hockey, moins caricaturale.

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