lundi 14 janvier 2019

Lévy Raux : "Jouer en D2 t'oblige à toujours réfléchir avant d'agir"

Dernier volet sur la D2 de Rouen avec Lévy Raux. L'attaquant de 18 ans, qui s'est révélé la saison passée en U20 et en D2, confie sa satisfaction d'évoluer dans deux catégories dans lesquelles il peut s'exprimer pleinement. Et s'est prêté au jeu des questions décalées de "Pleine lucarne".

L'attaquant Lévy Raux réalise sa 2e saison en U20 Elite et en D2


Guillemette Flamein : à quel moment avez-vous intégré les juniors Elite et quelles différences avez-vous noté par rapport aux U17 ?

Lévy Raux : j'ai commencé au début de la saison 2016/2017par les entraînements et ce n'est qu'à la fin de la saison que j'ai intégré l'équipe. J'apprécie vraiment les U20 dans le sens où l'on est vraiment considéré en tant qu'adulte. Le jeu est plus rapide, plus intense, plus physique et le palet bouge plus vite. On est plus libre également, ça frappe plus. C'est le vrai hockey qui commence ! Il y a du niveau, on joue contre les meilleurs joueurs de France et c'est vraiment très agréable.

Guillemette Flamein : vous effectuez votre 2e saison en D2, championnat que vous avez découvert la saison passée. Quelles sensations en avez-vous gardé ?

Lévy Raux : on est complètement plongé dans un championnat senior, le changement est total ! On joue contre des étrangers qui, pour certains, ont évolué dans les meilleures ligues européennes. Il y a aussi des supporters dans les patinoires, ça nous change des matches U20 (rires) ! Sportivement, tu payes cash la moindre erreur. Il faut rester concentré, toujours respecter l'adversaire. Le jeu va moins vite, est plus intelligent et plus posé. Jouer en D2 t'oblige à toujours réfléchir avant d'agir et à ne pas avoir peur parce que tu prends des coups que les arbitres ne verront pas forcément. Cela permet aussi de ne pas avoir de trou dans le calendrier quand les internationaux U20 partent en regroupement.

Guillemette Flamein : comment abordez-vous les matches en U20 et en D2 ? 

Lévy Raux : je les aborde de la même façon. J'essaie de toujours regarder le jeu, toujours être rapide, dans le sens du jeu, d'être présent à la cage, d'avoir le sens du sacrifice. Je n'ai pas peur de me mettre devant un shoot. Pour être franc, je ne m'attendais pas du tout à jouer en D2. J'ai profité des absences des internationaux et des punitions pour m'exprimer sur la glace. Quand tout le monde t'applaudit quand tu fais un beau shoot, c'est une belle récompense. Et si en plus tu as une occasion en attaque, c'est toute la récompense du boulot que tu as réalisé en défense. Et ça, c'est vraiment très agréable !


PLEINE LUCARNE avec Lévy Raux



Un rituel avant match ? : j'écoute de la musique tout seul, généralement du rap français, je bois un café, je tape ma crosse et j'essaie de visualiser ce qui pourrait se passer.

Meilleur souvenir ? : le tournoi Pee-Wee en U13 au Québec.

Pire souvenir ? : la défaite en 2e année U15 en finale face au HC74.

Principale qualité ? : je suis gentil et sociable

Principal défaut : je suis très timide

Qu'est-ce qui vous fait sortir de vos gonds ? : l'hypocrisie

Qu'est-ce que vous vous dites le matin devant le miroir de la salle de bain ? : il faut que je me coiffe !

Comment peut-on vous faire plaisir ? : en m'emmenant manger en ville.

Pourquoi le hockey et pas le char à voile ? : parce que j'aime le contact et la beauté du jeu.

Dans une autre vie... ? : j'aurais aimé voyager, découvrir d'autres cultures.

Une appli indispensable dans votre smartphone ? : snapchat

Un lieu d'enfance ? : chez Marie-Laure, ma nourrice, c'était le paradis.

Un lieu pour se ressourcer ? : chez moi, à Muids.

Un lieu pour faire la fête ? : Tomorrow Land

Un lieu pour se faire oublier ? : la maison de vacances de ma grand-mère en Corrèze.

Un truc fou à faire ? : nager avec des requins.

Plus beau voyage ? : le Canada.

La pire galère en voyage ? : quand mon père m'a claqué la porte du coffre sur les doigts, j'avais 10-11 ans (rires).

Avec qui monteriez-vous les marches du festival de Cannes ? : Louane et Vianney

Si vous étiez milliardaire, quel club de hockey achèteriez-vous ? : le club de Louviers

Quel gardien embaucheriez-vous ? : Cristobal Huet car il a ouvert la voie aux Français en NHL.
 
Avec qui aimeriez-vous jouer sur votre ligne ? : Pavel Datsyuk !

Puisque vous détestez faire du shopping et de la rando, que seriez-vous prêt à faire pour y couper ? : me cacher ! (rires)

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dimanche 13 janvier 2019

Sébastien Jean : "La D2 apprend l'humilité"

Deuxième volet aujourd'hui sur la D2 de Rouen, gérée par le Char (Club de hockey amateur de Rouen). Actuellement 4e de la poule A, elle se compose de joueurs âgés de 17 à 20 ans. Sa vocation : la formation. A sa tête, Ari Salo, entraîneur adjoint de Fabrice Lhenry chez les pros. Explications avec Sébastien Jean, responsable administratif du Char.

Rouen D2 face à Châlons en Champagne (8-3) - crédit CHAR
 
Guillemette Flamein : de qui se compose la D2 de Rouen ? 

Sébastien Jean : elle est constituée majoritairement de la génération 2000, une génération dorée, forte en nombre et en talent. Ce sont des joueurs qui ont été champions U17 en 2017. Ils se sont aguerris la saison passée en juniors car ils étaient très inexpérimentés car n'avaient jamais été surclassés auparavant en junior. Ils avaient du retard en termes de condition physique, de rythme. Ce retard a été comblé la saison passée par le fait qu'ils aient joué également en D2. C'est ainsi que nous avons eu des joueurs qui se sont révélés tels Lévy Raux, par exemple. C'est un gros bosseur sur la glace et en dehors. Ce fut la belle surprise de l'année, lui qui fait partie des "2000", mais qui a toujours été dans leur ombre.

Guillemette Flamein : pourquoi privilégier les jeunes contrairement à d'autres équipes du championnat dans lesquelles évoluent des joueurs bien plus confirmés ? 

Sébastien Jean : en 2017, il y a une vague d'arrêts dans l'effectif de la D2. Il n'y avait plus qu'Alexandre Sucré, âgé de 31 ans. On a donc décidé de continuer en intégrant les juniors. La D2 de Rouen a une vertu de formation. C'est l'équipe de D2 la plus jeune de l'histoire du club et, avec celle de Vaujany (réserve de Grenoble), la plus jeune du championnat français de D2.

Guillemette Flamein : qu'apporte la D2 aux juniors ? 

Sébastien Jean : la D2 remet les choses en place. Elle apprend l'humilité. Les jeunes revendiquent de plus en plus tôt le fait de vouloir s'entraîner en Magnus. Mais si tu n'es pas dominateur en D2, comment peux-tu espérer t'entraîner avec les pros ? Cela remet beaucoup de choses en perspective. Les joueurs en face, en D2, sont des hommes expérimentés qui apportent au jeu de la maturité, de la technique ainsi qu'un jeu plus posé. Cela oblige les juniors qui patinent très vite, parfois dans tous les sens, à apprendre à se canaliser, à voir le jeu autrement.

Guillemette Flamein : l'entraîneur de la D2 est Ari salo, qui est également celui des U20 Elite. En quoi cette complémentarité est-elle bénéfique pour les jeunes ? 

Sébastien Jean : le RHE 76 nous apporte une aide financière et humaine très précieuse en mettant à notre disposition Ari Salo, qui est aussi l'adjoint de Fabrice Lhenry chez les pros. Il a instauré une vraie méritocratie. Si tout va bien aussi au plan scolaire, tu joues. Le niveau scolaire comme sportif est très important pour nous. Ari Salo est le point d'orgue de notre système. Il permet la continuité entre le mode de fonctionnement des U17 et celui des U20 en effectuant le surclassement des premiers chez les seconds. Cette collaboration qui est une volonté du Char et du RHE 76 est un choix de formation à long terme.

J'aimerais qu'on prenne davantage les jeunes en senior, même si l'on constate de réels efforts en ce sens notamment sous l'impulsion de Romain Farruggia. Alors oui, il y a l'accord avec Caen en D1 dans le cadre de licence bleue qui permet à ceux qui sont d'un niveau supérieur à la D2 mais pas assez pour la Magnus d'avoir du temps de jeu. Ce qui me chagrine, c'est que l'on parle de Colotti, Nesa, Reynaud comme des jeunes, mais ils ne le sont plus en termes de formation. Prenez Amiens : ils alignent Matima (21 ans) et Prissaint (20 ans) depuis la saison dernière à chaque match, tout comme Baptiste Bruche, 18 ans, qui a intégré les pros cette saison. On a la chance d'avoir une très belle génération 2000 et on aimerait tellement les voir aux côtés des pros en Magnus, à l'image d'un Robin Rabl dernièrement.


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samedi 12 janvier 2019

Arthur Nadaux : "Ma force ? L'envie de marquer, tout le temps !"

Hockey Mag News entame une série en trois volets sur la D2 de Rouen. Les Dragons sont en effet, avec Strasbourg, l'un des deux clubs de Magnus à aligner également une équipe en D2 qui, à l'image de son aînée, réalise une belle saison (4e de la poule A avec 20 pts en 13 matches). Aujourd'hui, rencontre avec Arthur Nadaux. A 20 ans, l'attaquant d'origine picarde enchaîne les points comme d'autres, les perles. Et est pour la 2e saison consécutive le meilleur pointeur de la D2 avec 14 points en 10 matches joués (7 buts et 7 assistances). 

L'attaquant des Dragons Arthur Nadaux - S. Heude


Guillemette Flamein : comment se sont passés vos débuts ?

Arthur Nadaux : j'allais à la piscine au Coliseum avec ma mère, mais elle était fermée. Il y avait juste à côté à la patinoire une séance publique de patinage. Cela m'a plu, puis est venu le hockey. J'ai débuté en U9 en défense et suis passé avant en U11.

Guillemette Flamein : quels souvenirs gardez-vous de votre formation amiénoise et comment êtes-vous arrivé à Rouen ?

Arthur Nadaux : j'ai de très bons souvenirs, même si cela s'est un peu dégradé en U18. J'ai tous mes amis là-bas. J'en garde des valeurs de cohésion, d'altruisme qui sont très importantes pour moi. Quant à Rouen, j'ai rencontré en stage France Victor Durand en 2012/2013. En 2014, j'ai appelé le club trop tardivement et Sébastien Jean m'a recontacté la saison suivante (2015/2016). Je suis arrivé lors de ma 3e année U18.

Guillemette Flamein : comment s'est fait votre adaptation entre les U20 et la D2 ? 

Arthur Nadaux : je trouve qu'il n'y a pas un écart si important entre les deux catégories. En D2, le jeu est moins vif, moins rapide, plus posé et comme je ne suis pas explosif, ça me correspond peut-être mieux. La 1re année de D2 a été plus compliquée que la 2e. Et j'avais le même rôle en U20 qu'en D2, à savoir être l'un des leaders de l'attaque.

Guillemette Flamein : la saison passée, vous avez fini meilleur pointeur de la D2 (27 pts en 16 rencontres dont 16 buts). A un mois de la fin de la saison, vous êtes encore en tête des pointeurs des Dragons (14 pts en 10 matches dont 7 buts). Comment expliquez-vous ces statistiques ? 

Arthur Nadaux : je ne les explique pas. J'ai toujours cette envie, cette folie du but, cette sensation que tout le monde vient vers vous. Ma force, c'est cette envie de marquer, tout le temps ! Cela peut me jouer aussi des mauvais tours. Je suis en effet toujours insatisfait. Quand j'étais petit, on m'a toujours dit que j'étais un renard bien placé, avec une petite crosse qui traîne pour mettre le palet au fond. C'est inné chez moi. Je sens ces choses-là sur la glace, c'est l'un de mes points forts. Mais le plus important, c'est le collectif. C'est lui qui prime sur le reste, avec le patinage. Tout le temps.

Guillemette Flamein : que vous a apporté Rouen depuis votre arrivée ? 

Arthur Nadaux : ici, j'ai retrouvé une structure et un rapport avec la direction. Cela m'a rendu plus mature. La structure est plus professionnelle, plus pointue en termes de préparation physique. J'ai changé aussi physiquement car on est obligé de se donner à 200 %. Quand on est plus rigoureux en dehors, on l'est forcément sur la glace.

Guillemette Flamein : que voudriez-vous améliorer ? 

Arthur Nadaux : j'aimerais avoir plus d'explosivité et de mental. L'explosivité, je la travaille en dehors de la glace. Le mental... Il faut avoir confiance en soi, avoir du caractère.

Guillemette Flamein : quel est votre point de vue par rapport à l'équipe de France ? 

Arthur Nadaux : c'est peut-être mon seul regret, mais je n'y pense pas. Je me suis lancé dans les études car on ne sait pas ce qui peut arriver demain. Alors, tout ce que je peux prendre au hockey, je le prendrai.

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